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Vision Express sur… : La dépendance culinaire de certaines jeunes filles

lundi 26 mai 2014

S.K est bien belle. Elle est aussi très respectueuse au dire de son entourage. Malgré cet atout social de S.K, la maman de son copain est farouchement contre leur mariage. « Je n’ai rien contre cette fille. Seulement, le fait de ne pas pouvoir faire la cuisine, justifie mon refus. Je n’impose pas une femme à Audoux (le nom du copain à S.K). Mais une femme qui ne peut pas préparer à manger pour son mari, n’en est pas une… ». C’est en ces termes que la maman du jeune homme, du haut de ses 60 ans nous a gentiment répondu quand nous l’avions rencontrée à côté de son étal de potasse traditionnelle. En sa qualité de femme africaine, la réaction de la vieille dame est logique. Des personnes déracinées trouveront en elle un comportement dépassé. Et pourtant !

Une vraie femme africaine, c’est celle qui, malgré son rang social, sait préparer le gaonré, le baabinda, le djôdjô, le saramiri, le doufa, le bambara…, selon son appartenance ethnique. Malheureusement, elles sont nombreuses, nos sœurs et nos épouses qui ne savent pas comment cuisiner de façon générale. Des hommes dont les épouses sont dans cette situation, sont à la merci de leur bonne. Tout ce que madame sait faire, se limiter à la prescription du menu. Alors que, la logique aurait voulu que la bonne prépare à l’image de la maîtresse. Autrement dit, la bonne doit se forger à l’école de la maîtresse. Et toute épouse doit être capable de préparer pour son mari son plat préféré.

C’est triste comme réalité quand une fille ne sait pas faire la cuisine de ses dix doigts. Et les cas sont légion. La preuve, juste avant de tracer ces lignes, un jeune frère de la rédaction nous a conté sa mésaventure à propos d’une amie. « Mes amis et moi, avons demandé un jour à une amie étudiante de faire la cuisine pour nous. Sans avoir honte, elle nous a dit qu’elle ne sait pas cuisiner. Le seul plat qu’elle sait faire est la crudité ». Des filles ne se gênent même pas d’être dans cette situation. Pour elle, il suffit d’avoir les moyens et le tour est joué en embauchant une bonne. Toute femme africaine qui se retrouve dans cette situation est tout sauf une femme. Car une femme doit pouvoir traduire son amour à son mari à travers un plat cuisiné par elle-même.

Sans être psychologue, un mari malade ou un enfant malade, a plus de courage, sinon une force sentimentale pour manger le repas préparé par madame ou maman. Alors quelle que soit la richesse qui entoure une femme africaine, elle doit pouvoir faire la cuisine. Pour la semaine prochaine, nous nous intéresserons à l’aspect culturel des jumeaux, utilisés aujourd’hui par des femmes pour justifier leur mendicité.

Souro DAO/ daosouro@yahoo.fr

L’Express du Faso

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