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Yasminatou Traoré : Du basketball à la pâtisserie, le parcours d’une férue de sport

jeudi 13 avril 2023

Yasminatou Traoré, s’est imposée comme l’une des plus grandes joueuses de basketball au Burkina Faso. Sportive depuis plus de 20 ans, elle comptabilise aujourd’hui une dizaine de trophées et une trentaine de médailles. Elle est engagée auprès de la jeune génération de basketball féminin. Yasminatou Traoré, 30 ans, ayant une licence en finances et banque est l’une des plus grandes joueuses que le basket féminin burkinabè ait connues. Elle a joué dans l’équipe nationale féminine de basketball.

Nous sommes en 2003, l’année où Yasminatou Traoré intègre son premier club, l’Asfa-Yennega qui deviendra plus tard l’AS- LBK. Passionnée du basket-ball, elle fera ses premiers pas dans ce sport à l’âge de dix ans. Elle a été initiée par sa tante elle-même qui jouait au basket. « Un jour, je suis allée au terrain René Monory et j’ai vu une équipe de filles qui s’entraînait. J’étais émerveillée », confie-t-elle.

À la fin de la séance, elle décide de s’entretenir avec le coach formateur de l’équipe, Laurent Nikièma, aujourd’hui décédé. Celui-ci lui répond favorablement et lui donne rendez à la prochaine séance. Deux ans plus tard, Yasminatou Traoré fait son entrée dans les compétitions nationales de basket-ball auxquelles participe son équipe. De 2005 à 2014, son équipe et elle seront successivement couronnées championnes minimes filles, puis championnes cadettes filles, et championnes juniors filles.

Pendant son ascension, elle doit affronter les préjugés. « Durant ma carrière sportive, j’ai entendu plusieurs choses disant que la femme qui pratique le sport, surtout le basketball, est une lesbienne », regrette-t-elle. « La femme était toujours mise au second plan. Les primes de match et la prise en charge étaient différentes de celles des hommes », ajoute-t-elle.

Eliminatoires coupe d’Afrique des 3x3 à Cotonou

Fort heureusement, elle a pu compter sur ses coéquipières et les membres de ses clubs successifs avec qui elle formait une véritable famille. « A travers le basket, j’ai connu des personnes formidables », dit-elle. Comme dans toute famille, il y a des moments de joie et de tristesse. Yasminatou se remémore ainsi la perte de son coach formateur, Laurent Nikièma, celui-là même qui lui a mis le pied à l’étrier. « Puisque c’est avec lui que j’ai beaucoup appris », dit cette férue de la "balle au panier".

Pour « des raisons personnelles », Yasminatou Traoré a dû quitter son club formateur l’Asfa-Yennega pour un autre club, le Basket athlétique club (ou Bac vision future) en 2014. D’après elle, c’était un moment assez difficile. « Certaines de mes coéquipières n’ont pas pu avaler le fait que j’ai changé d’équipe », dit-elle. Cependant, elle a été bien accueillie par sa nouvelle famille où elle a encore fait ses preuves. Avec Basket athlétique club, elle sera élue parmi les cinq meilleures joueuses du Burkina.

En 2009 au 3x3 All challenge, elle est élue meilleure joueuse et vainqueur du concours de tirs à trois points. Lors du 3x3 by the Majestic, elle est médaillée d’or et prix de la seule fille à avoir joué avec des garçons. Aux Kamba Games, elle décroche la médaille d’argent. Son prix le plus récent date de 2022 au Makadam Ripopo où elle sera vainqueur de tir à trois points. A ce jour, elle possède une dizaine de trophées et à peu près 23 médailles.

Une photo avec les trophées et médailles à l’occasion de l’anniversaire de Yasminatou Traoré.

Après 20 ans de dur labeur, 20 ans d’expérience dans le basketball, Yasminatou Traoré décide de passer à autre chose. Elle fonde une famille, devient épouse Bado et est mère d’une fille. Elle s’adonne également à une autre de ses passions : la pâtisserie. « Actuellement, nous sommes devenues des vétérans, nous laissons donc la place aux jeunes maintenant », glisse-t-elle avec un sourire.

Grâce à son expérience, elle devient coach formatrice de l’équipe féminine de basketball de l’ISPP dans un premier temps. « Je leur ai enseigné les fondamentaux du basket et la même année nous avons eu la médaille d’argent à l’USIBF et la première place aux Cubats. Aux jeux universitaires, nous avons eu la médaille d’argent », récapitule-t-elle.

Comme dans toute discipline il y a des difficultés. Et le basketball ne fait pas exception. Pour ce qui concerne le basketball féminin, notre championne confie qu’elles ne sont pas toujours bien payées. Elle assure : « personnellement, je n’ai pas joué dans un club où j’étais payée. Et il fallait se débrouiller pour payer ses propres chaussures et ses propres tenues de sport ». Elle se rappelle encore d’un tournoi, celui de la CENSAD : « Nous sommes allées jouer à la CENSAD et pour le basket féminin on donnait à chaque équipe 1000 FCFA comme prime de match et cela nous a vraiment choquées ».

Comme perspectives, Mme Bado compte mettre en place une association qui va promouvoir le sport féminin. « Il faut encourager le sport féminin, ce n’est pas parce-que nous sommes des femmes qu’on ne peut pas mieux faire que les hommes », conclut-elle.

Marina Ouédraogo
Lefaso.net

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