mardi 7 mars 2017
En prélude à la célébration de la 160e journée internationale de la femme le 08 mars prochain, nous sommes allés à la rencontre de quelques braves femmes dans le secteur 37 de l’arrondissement 9 de la ville de Ouagadougou, ce lundi 06 mars 2017. Des femmes qui travaillent ardemment pour le bien-être de leurs familles mais souvent oubliées et méconnues de tous. Dans cet article, ces femmes nous racontent leur vécu quotidien.
Nikiema Wendlassida,
Nous l’avons rencontrée en compagnie de ses enfants, l’un d’environ cinq ans, l’autre de sept ans et un bébé de quarante jours qu’elle portait au dos. Le garçonnet de sept ans venait d’être expulsé de l’école parce que ses parents n’avaient pas payé les frais de scolarité.
Au lieu de rester à la maison comme le font certaines femmes, depuis trois ans, Wendlasida, se promène de ruelle en ruelle et de réserve en réserve pour ramasser le sable afin d’avoir de quoi mettre sous la dent. Un travail harassant et très pénible surtout pour une maman dont le bébé a à peine deux mois. Mais que faire ? C’est la pauvreté et ces nombreux maux qui ont certainement amené cette pauvre dame à exercer ce métier. Déterminée, Wendlasida, grâce à ce qu’elle fait, dit aider son mari à la prise en charge de la famille. « Chaque jour, comme d’autres femmes que je rencontre sur le terrain, je ramasse le sable de 8h à 12 h avant de rentrer à la maison vaquer à mes occupations ménagères. Par jour, je peux avoir un tas de sable qui coûte 1000 francs CFA où souvent moins quand l’enfant pleure », nous raconte t- elle.
Kabré Marie (vendeuse de condiments)
Sur un sachet plastique, sont étalés par-ci et par-là, des tomates, des carottes, des pommes de terre, du haricot vert, du poivre, de l’ail, du piment, etc.
A l’en croire, chaque jour aux alentours de quatre heures du matin, elle part à la recherche de condiments chez les grossistes soit à Larlé, soit à Toécin Yaar. Selon elle, pour avoir de bons condiments, il faut aller très tôt le matin. Ce métier n’est pas sans difficultés nous confie t- elle.
Elle a révélé que l’heure à laquelle elle part chercher sa marchandise tout est noir, une obscurité totale puisqu’elle emprunte une voie non bitumée et non électrifiée avant d’arriver au goudron. Elle dit que pendant la saison sèche, tout se passe encore mieux. Contrairement à la saison pluvieuse où c’est la croix et la bannière.
« Plusieurs sacs de cents kilos remplis de marchandises, sur ma mobylette, je « nage » dans la boue de l’aller au retour ; les voies sont impraticables », a martelé Marie. Malgré les multiples péripéties, cette femme, ne se décourage pas. Elle est vendeuse de condiments il y a de cela vingt ans et elle aime son métier car grâce aux bénéfices qu’elle réalise, elle arrive à subvenir à ses besoins personnels et à ceux de sa progéniture, sans oublier aussi le fait que cela permet à la famille d’avoir une alimentation toujours équilibrée.
Belemnaaba Christine : Vendeuse d’articles ménagers et présidente de l’association Wendmanegda de la zone 2 du secteur 39
Il y a de cela trente ans que Mme Belemnaaba vend des articles ménagers et des pagnes. Selon ses dires, les articles s’achetaient bien dans le passé mais de nos jours, à cause de la vie chère, les gens préfèrent acheter les denrées de première nécessité. Elle dit reconnaitre que grâce à ce commerce, elle aussi, comme la plupart des femmes, contribue au bien-être familial. Elle arrive à scolariser ses enfants et faire plein d’autres choses. En plus d’être commerçante, est la présidente de l’association Wendmanegda de la zone 2 du secteur 39.
C’est sans doute grâce à son abnégation que les femmes de cette zone l’ont choisie comme leur représentante. Elle a expliqué qu’au sein de l’association, les femmes fabriquent le savon liquide que l’on utilise le plus souvent pour le nettoyage des maisons et des lieux de services ; elles transforment également les grains de néré en soumbala, ce qui permet à ces femmes de s’épanouir un tant soit peu.
Dans son témoignage, Mme Belemnaaba, pour terminer, a invité les femmes à ne pas s’endetter pour organiser la fête du 08-Mars comme le font certaines, mais plutôt de redoubler d’ardeur au travail car seul le travail paie. Pour sa part, le jour de la célébration, elle compte, avec les membres de son association, organiser un repas communautaire afin de fraterniser et renforcer la cohésion qui existe déjà.
Rita Bancé/Ouédraogo
Lefaso.net