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A la recherche de la pitance quotidienne au risque de sa vie
lundi 26 mai 2014
Dans la capitale burkinabè et sur l’avenue de l’aéroport il y a des femmes d’une bravoure exceptionnelle. Jeunes filles ou femmes au foyer, elles bravent des risques d’accident mortel en vendant bananes, pommes, oranges, poires (…) aux usagers de la route. De 6h et ce, jusqu’à 22h, elles se faufilent incessamment entre des véhicules et d’autres engins. Rencontre !
Elles ne connaissent qu’une et une seule activité : celle de vendre au milieu de la route, à partir de 6h du matin. Elles ne rentrent à la maison qu’à 18h pour les femmes au foyer et après 22h pour celles encore célibataires. Chacune avec sa marchandise, telles les oranges, les pompes, les bananes (…), elles ont pour lieu de convergence l’ombre d’un arbre. Elles y déposent leurs marchandises, ainsi que leurs enfants qui prennent plaisir à s’amuser pendant que leurs mamans cherchent la pitance quotidienne entre les véhicules et les motocyclettes au beau milieu de la route. Une activité à haute risque qui peut non seulement être source d’accident pour elles, mais aussi pour les usagers.
Ces femmes n’ont pourtant qu’un et un seul objectif : vendre le maximum de fruits tous les jours. Elles se faufilent entre les engins et proposent leurs marchandises à qui veut l’acheter. Sanata Tiendrebéogo est une de ces filles. « J’ai 22 ans et je suis mère d’un enfant de 2 ans. Après le BEPC que je n’ai pas réussi, mon état de grossesse ne m’a pas permis de poursuivre mes études. Aujourd’hui, je ne suis plus avec le père de l’enfant. Je m’occupe seule de lui. Voici les raisons qui m’ont amené dans cette activité il y a moins d’une année », raconte Sanata. Elle l’aime bien car, dit-elle : « Il n’y a pas de sot métier dit-on. Tout métier qui peut t’éviter la facilité, il faut s’y mettre avec abnégation ».
Par jour, elle peut vendre plus de 5000F CFA avec 1000 ou 1500F CFA comme bénéfice. Quant à Salimata Kouanda née Ouédraogo, elle avoue avoir commencé la vente ambulante de fruits lorsqu’elle avait 8 ans. Petite, elle venait déjà sur l’avenue de l’aéroport pour proposer ses fruits. Elle est aujourd’hui mariée et mère de deux enfants. Cette activité, a-t-elle indiqué est rentable, mais très contraignante. Aussi, jugée illégale, elle est formellement interdite par la commune de Ouagadougou. A cet effet, les policiers sont à leurs trousses au moins trois fois dans la semaine. « Lorsqu’ils prennent nos marchandises, il faut débourser la somme de 7000 à 15000 FCFA avant d’entrer en leur possession ».
La rue est-elle un marché ?
Il ne faut surtout pas attendre qu’une femme soit fauchée par un véhicule avant de se pencher sur le sort de ces dames. En effet, elles sont nombreuses à l’exercer et donc en danger. De l’illégalité à la légalité, il n’y a qu’un pas à savoir celui de la régulation par l’autorité. Heureusement ou malheureusement, il semble que les usagers aussi trouvent leur compte dans cette manière d’exercer des femmes. Celles qui, au risque de leur vie, vont à la recherche de quoi vivre.