mercredi 8 mai 2019
Derrière le beau et large sourire de cette jeune dame de 43 ans, mère de trois enfants, se cache l’expression certaine d’un rêve réalisé. Il s’agit de Bernadette Gansonré née Ouédraogo, couturière et styliste de profession depuis plus de 18 ans. Sa passion pour son métier est d’autant plus affirmée qu’elle ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.
La mode n’a plus de secret pour Bernadette Gansonré née Ouédraogo. Elle évolue dans l’univers de la couture et du stylisme depuis 2001. Après une longue période d’apprentissage parsemée d’embûches, elle finit par se frayer un chemin, à la force du poignet. Aujourd’hui, Bernadette Gansonré est propriétaire d’un atelier de couture dénommé « GTB Confection » (Gansonré Tong Bernadette Confection), situé à Ouagadougou.
Pour cette dame de 43 ans, son amour pour la couture a commencé à se manifester lorsqu’elle était en classe de 3e. Son rêve, devenir une couturière professionnelle. Pour parvenir à cette fin, Bernadette Gansonré va alors s’armer de courage, de détermination et surtout de volonté. C’est ce qui lui a permis de faire le tour de certains ateliers pour le besoin d’apprendre les fondamentaux de la couture. D’abord à Bobo-Dioulasso, dans un atelier de couture, ensuite à Ouagadougou, dans une école professionnelle dénommée « Annabis ». Et c’est à l’issue de ces formations, à la fois sur le tas et à l’école, qu’elle décida d’ouvrir son propre atelier.
La renommée de cet atelier de couture et de style ne fait aujourd’hui l’ombre d’aucun doute. Comme on le dit, le succès est au bout de l’effort ! Et pour imprimer la marque de ce succès à son atelier, Bernadette Gansonré s’est forgé cette conviction noble qui dit qu’« il n’y a pas de sot métier ». Pour elle, l’autonomisation économique des femmes exige d’elles de l’endurance, de la volonté, du courage et de la détermination. Et, confie-t-elle, cette autonomisation se fait de façon ascendante, c’est-à-dire du bas vers le haut.
Une femme déterminée, un rêve concrétisé
Bernadette Gansonré née Ouédraogo, après une autre formation à l’école de stylistes à Gounghin (un quartier de Ouagadougou), s’investit de nos jours dans la formation d’apprenants et apprenantes au métier de la couture et du style dans son atelier. « C’est ma façon à moi d’aider les jeunes filles à s’auto-suffire », se satisfait Bernadette Gansonré. La durée de la formation est de trois ans couronnée d’une attestation de succès en vue de leur permettre de travailler à leur propre compte.
L’atelier-école de madame Gansonré compte 35 élèves, avec qui elle partage ses connaissances de près d’une vingtaine d’années d’exercice de la haute couture et du stylisme. Des formations qu’elle dispense, elle en est fière : « Il n’y a pas plus grand amour que de partager ses connaissances avec la jeunesse ». Et pour être toujours au top de la recherche et de la créativité, Bernadette Gansonré ne manque pas à son tour de se former et de participer à des fora sur le secteur de la couture.
L’œuvre humaine ne pouvant se réaliser sans difficultés, Bernadette Gansonré en rencontre aussi dans l’exercice de son métier. Il s’agit essentiellement « du manque de relations ne me permettant pas d’avoir de grosses parts de marchés pour garantir le fonctionnement de mon entreprise, de la difficile conciliation entre vie de foyer et exercice du métier ».
Mais qu’à cela ne tienne, l’atelier de Bernadette fait son petit bonhomme de chemin. Mieux, elle ambitionne d’étendre son centre de formation dans d’autres quartiers de la capitale, notamment les quartiers périphériques où le pourcentage de filles déscolarisées mais désireuses de mener des activités génératrices de revenus est élevé. Bernadette Gansonré compte également acquérir un grand espace pour s’adonner aussi à la confection des robes de mariées, un de ses domaines de spécialisation.
« De l’exercice de mon métier, j’en tire une satisfaction énorme, surtout chaque fois que je vois quelqu’un qui porte une tenue, œuvre de mes mains, je ne peux que m’en réjouir. Je ressens une certaine fierté de voir les gens bien habillés », dit-elle. Convaincue que le développement est l’affaire de tous, la reine de la mode africaine invite le gouvernement, les hommes, les parents à accompagner les femmes et les filles, à les soutenir afin de leur offrir un avenir meilleur et qu’elles soient libres et autonomes. « À toutes ces femmes qui veulent emboiter mes pas, le secret de la réussite, c’est le courage ».
Pengdwendé Madeleine Ouédraogo (Stagiaire)
Lefaso.net