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Burkina/Alimentation : La sauce du Bombax Costatum ou Voaga, un repas dont l’élasticité est prisée en cette période de l’année
mercredi 10 janvier 2024
De son nom scientifique Bombax Costatum, le Kapokier rouge ou encore Voaga en langue mooré est présent dans presque toutes les régions du Burkina. Ses fleurs sont consommées comme une sauce accompagnée généralement de tô. Elle est actuellement très présente sur les étables des marchés et consommés sans modération par les gourmets.
Les calices frais des fleurs du Kapokier rouge sont collectés entre décembre et janvier. Ce fruit est actuellement la star des sauces gluantes pour les amoureux du tô. Au marché de la cité an 2 de Ouagadougou, les vendeuses de feuilles ont presque toutes réservées une place pour exposer les fruits du kapokier. Chacune selon la quantité dont elle dispose, les exposent en tas ou en assiettées.
Dame Safi qui vend des fruits et condiments secs habituellement possède en cette période les fruits du kapokier rouge. « Les grossistes en général nous apportent le " Voaga" de Manga ou de Ipelcé. Je vends l’assiettée du frais à 1.250 FCFA mais j’ai mon stock de sec dont l’assiettée coûte 2. 250 FCFA », nous confie-t-elle. Selon son constat, d’années en années, il y a un désintérêt pour ce fruit. C’est pourquoi elle en achète moins pour en revendre.
Dans la suite de notre visite, nous rencontrons Zalissa Kiemdé. Cette dernière a un sac de fruit de kapokier rouge à écouler. Mais à en croire ces propos, le sac sera épuisé d’ici la fin de la journée. « C’est un aliment qui paraît négligé mais reste dans le menu des femmes. Il se vend en petite quantité mais finira d’ici le soir », lance-t-elle avec assurance. Ses prix débutent à partir de tas de 250 FCFA. Pour elle, c’est le bon moment d’en profiter car très bientôt, seulement les séchés seront disponibles.
Même si elle ne fait pas l’unanimité dans les assiettes des Burkinabè, la sauce "voaga" reste pour d’autres un plat local succulent. C’est le cas de Maïmouna. C’est avec l’habitude que la jeune dame a commencé à aimer cette sauce. « Au début, je détestais cette sauce à cause du fait que ça soit trop gluant. Etant donné que c’était la sauce préférée de ma maman je n’avais pas le choix et après j’ai fini par aimer. Je dirais même j’ai fini par adorer », explique-t-elle.
En cette période, ajoute-t-elle, avec la somme de 200 FCFA, elle prépare une sauce pour 6 personnes déjeuner et dîner inclus. « C’est une très bonne sauce délicieuse mais malheureusement on en trouve pas à toutes les périodes de l’année, sauf la version séchée ».
Madame Seynabou Guiré quant à elle, a découvert cette sauce avec sa belle-mère car dans sa famille on n’en cuisinait pas. Par la suite, elle a adapté la sauce à sa manière de faire en l’accompagnant d’une petite soupe de viande. « J’en mange fréquemment, au minimum chaque trois jours. J’ai toujours un stock séchés dans ma cuisine. Et je préfère celui qui est sec car selon moi le goût est meilleur ».
Selon les dires, la consommation de cette sauce fendrait les lèvres. Mais pour nos amoureux de la sauce voaga, cette assertion résulte du fait que certaines personnes n’apprécient pas ce repas et cherchent un prétexte pour ne pas en manger.