lundi 12 août 2024
Haibata Kabré n’est plus à présenter dans le milieu du football féminin en particulier, du football de façon générale. Ancienne joueuse, elle est la présidente de Princesses FC et vice-présidente de l’Association des anciennes joueuses de football du Burkina Faso. Haibata Kabré est également commissaire CAF, point focal de la FIFA safeguarding de la Fédération burkinabè de football (FBF). Elle est détentrice de la licence B d’entraîneur de la CAF. Dans l’équipe sortante de la FBF, Mme Kabré avait la charge des équipes féminines. Pour le renouvellement de l’équipe fédérale prévu pour le 31 août 2024, Mme Kabré figure sur la liste du colonel-major Oumarou Sawadogo, seul candidat en lice. Dans cette interview, elle nous explique son choix, ses motivations. Elle entrevoit un avenir meilleur pour le football burkinabè avec l’avènement du colonel-major Oumarou Sawadogo à la tête de la FBF.
Lefaso.net : Deux candidats ont vu leurs dossiers invalidés par la Commission de recours laissant le colonel-major à la retraite Oumarou Sawadogo seul en lice pour la course à la présidence de la FBF. Plutôt d’être qu’un avantage, est-ce que cela ne lui causera pas préjudice ?
Haibata Kabré : C’est dommage pour ceux qui ont vu leurs candidatures recalées mais c’est une décision de justice et je ne souhaite pas la commenter puisque je n’en ai pas la qualification. Mais je pense que la commission a eu à expliquer en détail les décisions rendues et chacun peut se faire son idée. Personnellement, je ne vois aucun préjudice à notre candidature. Nous continuerons à dérouler notre programme d’activités en attendant le 31 août 2024.
Que répondez-vous à ceux qui trouvent que le comité de sélection des candidatures n’a pas été objectif ?
Je voudrais juste dire d’avoir du respect d’avoir une confiance totale pour nos juridictions nationales. Une décision de justice ne peut évidemment pas plaire à tout le monde. N’oublions pas que la décision de justice est toujours en faveur de ou contre quelqu’un. Donc c’est une réaction que je comprends.
Vous étiez dans l’équipe du président sortant, Lazare Banssé. Aujourd’hui, vous figurez sur la liste du colonel-major Oumarou Sawadogo. Comment expliquez-vous cela et quelles sont les raisons qui vous motivent à le soutenir ?
J’ai toujours dit que je suis Burkinabè et prête à apporter ma pierre là où on juge mes compétences nécessaires. Parmi de nombreux, acteurs j’ai été sollicitée pour faire partie de l’équipe du colonel-major Oumarou Sawadogo. Je suppose que c’est l’engagement des uns et des autres dans leurs domaines et le sens même du consensus qui a guidé ces choix. Alors je n’ai même pas hésité un instant pour accepter d’accompagner la candidature du consensus. Nous le savons tous, la mandature 2020-2024 n’a pas été du tout facile pour les raisons que je ne vais pas évoquer ici. Mais le plus malheureux, c’est le triste spectacle auquel les acteurs se sont livrés à tort ou à raison. Alors quand l’USFA a annoncé la candidature du colonel-major Oumarou Sawadogo, nous l’avons bien accueilli à juste titre.
D’abord, c’est un personnage neutre, qui n’a été mêlé de près ou de loin aux débats conflictuels qu’il nous a été donné de voir ces derniers temps. En plus, c’est celui-là même qui a réussi à attirer des candidats déclarés autour de son projet rassembleur. Aussi, le colonel-major Oumarou Sawadogo est un homme averti et imprégné de toutes les attentes du football burkinabè. J’ai découvert un homme droit, doté d’un calme rassurant. En plus de l’expérience et de la vision qui le caractérisent, c’est un homme qui aime l’ordre et la discipline, en bon militaire. Toutes ces qualités vont sans doute l’aider dans ce milieu où on se laisse très souvent emporter par la passion. Il y a aussi et surtout l’ambitieux programme qu’il propose. Il y a une place de choix pour la réconciliation des acteurs et le développement d’un football performant. Je pense donc que c’est le candidat parfait, le candidat du consensus.
Vous étiez dans l’équipe de Lazare Banssé en charge des équipes féminines. Quel est l’état des lieux du football féminin au Burkina Faso ?
Nous avons eu la chance que le président Lazare Banssé ait eu une oreille attentive au développement du football féminin. Pour la première fois, le Burkina Faso a engagé des équipes nationales féminines à toutes les compétitions possibles, en senior, U20 et U17, avec à la clef, une première qualification historique à la CAN Maroc 2022 pour les Etalons dames seniors. Au niveau national, nous avons essayé de réformer les championnats avec l’augmentation du nombre d’équipes de 10 à 14 en Ligue 1. Nous avons aussi fait des projections de deux poules de dix chacune en Ligue 2 et la création d’une Ligue 3 féminine. Sur le plan financier, beaucoup d’efforts ont été consentis. Il s’agit par exemple, en 2020, de l’augmentation de la subvention de 2 à 5 millions de francs CFA pour les équipes de Ligue1, l’augmentation de la subvention de 500 000 à 1 million de francs CFA pour la Ligue 2. Enfin, nous avons aussi revu à la hausse, les enveloppes de récompense des équipes.
Est-ce que pour révolutionner le football féminin en particulier, et le football de façon générale, le programme du colonel-major est le bon ?
Moi j’ai pris connaissance du programme du candidat du consensus le colonel-major Oumarou Sawadogo. Il est ambitieux et fait la part belle au football féminin en particulier. Mais vous découvrirez dans les jours à venir, en détails, les grands axes de ce programme. Il y est fait un état des lieux franc du football burkinabè avec en perspective, l’objectif de bâtir un football résilient performant avec des acteurs unis. Ce qu’il faut noter, c’est que le candidat Oumarou Sawadogo s’est entouré d’hommes et de femmes de qualité, compétents et disponibles, qui vont assurément aider à l’atteinte de ses objectifs.
Est-ce que vous avez un dernier mot ou un appel à lancer ?
Mon dernier mot est un appel à tous les acteurs du football burkinabè : taisons nos rancœurs, allons à l’unisson, mettons-nous ensemble autour du consensus pour ne former qu’une équipe afin de relever les défis qui se présentent à nous de façon récurrente. Vive le consensus pour que vive le football burkinabè.
Interview réalisée par Obissa Juste Mien
Lefaso.net