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Sport : « Le basketball est un sport qui n’est pas valorisé comme le football, le cyclisme et j’en passe », dixit Wend-Panga Judith Rémie Tapsoba

jeudi 21 décembre 2023

A l’occasion de la journée mondiale du basketball célébrée chaque 21 décembre, Lefaso.net est allé à la rencontre de Wend-Panga Judith Rémie Tapsoba, une basketteuse à l’As Douanes. Dans cette interview, la basketteuse revient sur l’importance du basketball et de sa valorisation au Burkina Faso. Lisez donc !

Lefaso.net : Parlez- nous de votre parcours dans le domaine du basketball

Wend-Panga Judith Rémie Tapsoba : Entre 2011-2012, j’ai été championne nationale de la saison avec les minimes. Entre 2011-2015, j’ai été championne nationale USSU-BF avec le lycée Marien N’Gouabi. Entre 2012-2014, j’ai été championne nationale de la saison avec les cadettes. Entre 2015-2018, j’ai été championne nationale juniors filles avec l’AS Douanes. Entre 2018-2020, j’ai été championne nationale séniores dames au cours d’une sortie sur Abidjan, match amical contre l’équipe nationale de la Côte d’Ivoire

Quel métier faites-vous en plus du basketball ?

En plus du basketball je suis technologiste biomédicale, tout ce qui est analyse au laboratoire. En plus de ma passion pour le basketball, j’ai décidé de faire la science biomédicale car j’ai toujours aimé la science et disons que c’est ma curiosité qui m’a plus poussé dans cette branche. J’aime aller à la découverte de nouvelles choses.

Comment est née votre passion pour le basketball ?

J’ai atterri dans le basketball grâce à un professeur d’éducation physique et sportive, M. Justin Bado dès ma classe de 6e. Il m’a remarqué car j’étais vraiment athlétique selon lui. Un soir, j’ai fini mon cours d’EPS. Il m’appelle et commence à me questionner pour savoir si je pratique un sport en particulier et j’ai répondu non. En ce moment je suivais juste mon grand frère pour jouer au football dans le quartier. Et là il me propose de venir commencer les entraînements avec des filles qu’il entraînait. J’ai tout de suite dit oui et il m’a donné les jours et les heures des séances d’entraînement. Le lendemain, il y avait des entraînements et je suis allée.

Les filles étaient plus avancées que moi. Je perdais les balles quand on faisait des exercices de passe. Mais curieusement, cela ne m’a pas découragée. Bien au contraire, cela m’a donné plus envie de m’appliquer. J’ai commencé à être assidue aux entraînements, et la même année j’ai eu ma licence pour jouer avec la catégorie "minimes" car j’ai vite évolué. Mon premier match était contre l’équipe du PMK en USSUBF, ou j’ai réussi à mettre un panier, ma joie était grande ce jour. J’ai pris goût à la balle au panier que je ne m’en suis plus séparé depuis 2011.

Avez-vous déjà participé à des compétitions ?

J’ai d’abord commencé avec les jeux de l’USSUBF que mon école, à chaque fois, remportait. Ensuite, le championnat. Depuis la catégorie "minimes", mon club a toujours été champion national. Mais cette année, en catégorie seniors, nous avons fini la saison vice-championnes. En plus du basket j’ai participé à d’autres sport comme l’athlétisme en lancé de poids pour le compte de Campus athlétique où j’ai terminé deuxième. J’ai aussi participé au défi intégral soulèvement de poids, les pompes, l’endurance. Là j’ai été championne. J’ai également participé aux jeux universitaires, à la coupe du président de l’université, au championnat universitaire et à l’USSUBF avec mon université qui a toujours été championne depuis 2018 jusqu’à présent.

Que pensez-vous du basket ball au Burkina ?

Le basketball est délaissé au Burkina Faso. C’est un sport qui n’est pas valorisé comme le football, le cyclisme et j’en passe. Pourtant, dans ce sport, il y a des joueurs pleins de potentiels mais malheureusement qu’on voit s’assombrir par manque de moyens ou par découragement.

Que proposez-vous pour améliorer ce se secteur ?

Pour pousser le basketball burkinabè plus haut, il faut créer des centres de formations, permettre aux joueurs et joueuses de participer aux compétitions internationales.

Webd-Panga Judith Remie Tapsoba

Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées à vos débuts ?

Au début comme difficulté majeure c’était mes parents. Ils me disaient à chaque fois que le sport et les études ne peuvent pas aller ensemble et qu’il faut forcément choisir un. Mais avec le temps et l’aide de mes frères et sœurs, j’ai réussi à leur prouver le contraire. Dans la société aussi, les gens disaient que les femmes sportives ne peuvent pas construire un foyer, les hommes ne s’intéressent pas elles, ce qui peut décourager et inciter à abandonner.

Quels conseils avez-vous à donner aux jeunes qui aimeraient emboîter vos pas ?

Je les encourage vivement, il faut vraiment la volonté parce que sans cela, on ne peut vraiment pas réaliser ce que son cœur désire. Ne pas se laisser distraire, rester focus sur son objectif et travailler dur pour y arriver.

Entretien réalisé par Carine Daramkoum
Lefaso.net

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