En plus d’être le 8 mars, il est jour de marché à Karpala Yaar ce vendredi. Les allées grouillent de monde faisant l’affaire des commerçants. Dans cette foule, on peut noter la présence pas très habituelle de quelques hommes. Monsieur X qui préfèrent garder l’anonymat, est venu faire les emplettes pour cuisiner la sauce tomate pour sa famille. Même s’il reconnaît qu’il ne le fait que pour la journée du 8 mars, il affirme qu’il est important de laisser souffler les femmes ce jour.

Landry Ouattara qui tient un panier bien chargé, à accompagné sa mère ce matin. L’aidant à transporter sa charge, cet étudiant en troisième année de droit pense que c’est une occasion de remplacer les femmes pour comprendre leurs peines. " J’ai décidé d’accompagner ma maman au marche mais on peut aussi faire le ménage ou autre en ce jour" a-t-il indiqué. Selon lui, même lorsqu’il sera marié, il va continuer d’accompagner sa femme de temps en temps pour faire le marché.

Côte à côte, Seydou Barry et sa femme se suivent pour faire le marché. Pendant qu’il achète de la viande chez un boucher, il discute avec sa femme de ce qu’il faut ajouter. " Comme c’est une journée dédiée aux femmes, je suis venu lui faire plaisir. En dehors du 8 mars, je fais souvent le marché et ça me fait plaisir" a fait savoir Seydou Barry qui souhaite que toutes les femmes puissent être respectées et bien traitées.

A la question de savoir si le regard des gens ne le gêne pas, il fait comprendre qu’il n’en tient pas compte. "J’aime ma femme et je l’accompagne au marché pour lui faire plaisir. Je ne tiens pas compte de ce que peuvent penser les gens."

Ce fut par ailleurs, l’occasion selon ces hommes, de toucher du doigt la réalité de la cherté des condiments. Ils affirment que faire le marché une fois dans l’année n’est pas suffisant.

Farida Thiombiano
Lefaso.net