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8-mars 2020 : Cendrine Nama, un exemple d’autonomie des femmes pour la jeune génération

mardi 10 mars 2020

Cendrine Nama a plusieurs cordes à son arc. Musicienne, activiste engagée, représentante résidente d’une ONG américaine, elle a pu développer sa fibre entrepreneuriale au fil des années. Aujourd’hui, elle est la responsable d’une maison de couture appelée Case Kamite. Pour se démarquer des autres, elle propose des articles innovants à la clientèle. Un business qui lui permet de se prendre en charge.

Lefaso.net : En plus d’être la représentante pays de l’ONG américain United states Institute of peace, vous êtes la responsable de Case Kamite. Pourquoi vous vous êtes lancée dans le domaine commercial ?

Mon activité entrepreneuriale est antérieure à tout ça. Case Kamite pour moi c’est une manière d’exprimer une partie de ma fibre artistique, de l’exprimer et de la partager. Ça a commencé par des choses que je faisais pour moi-même et qui plaisaient et que les gens réclamaient et voulaient se procurer. Donc, ça a découlé sur la création de la Maison Case Kamite.

Qu’est-ce que vous proposez aux clients ?

Une variété d’articles et de services. Case Kamite est une maison de couture qui propose des vêtements prêts à porter mais aussi cousus sur mesures. Nous confectionnons et commercialisons aussi des accessoires de mode, mais aussi de décorations d’intérieurs allant du collier, au sac, chaussures, bijoux, meubles, tableaux et tout type d’accessoires pour vos intérieurs. Mais tous d’inspiration africaine.

Vos articles sont-ils à la portée du citoyen lambda ?

Nous en faisons un point d’honneur et nous avons eu plusieurs retours de clients pour nous le signifier.

Êtes-vous satisfaite de votre métier ?

Oui je suis heureuse de pouvoir vivre ma passion, de pouvoir sublimer mes clients, les satisfaire. Je me sens heureuse à chaque regard satisfait d’un client.

Quel est votre chiffre d’affaires ?

C’est un peu trop tôt pour le dire car comme vous avez dû le savoir, Case Kamite avait dû fermer suite à un gros cambriolage pendant lequel nous avions même perdu du matériel de travail. Il m’a fallu deux ans de lutte acharnée et de détermination pour redémarrer. Et à ce stade, nous sommes en train de boucler la première année après la réouverture. Le bilan n’est pas encore disponible. Mais je crois que l’accueil des clients et leurs intérêts sont très encourageants.

Comment vous organisez vos journées ?

Entre mes différentes activités, il faut une organisation minutieuse. Et aussi recruter un personnel compétent capable de porter la chaine. Je passe mes journées au bureau et je suis à Case Kamite l’après-midi. Les week-ends sont dédiés à la création des modèles, des prototypes avant que les artisans ne lancent la production finale. Enfin, il ya le contrôle qualité que j’assure. Et pour cela, je trouve du temps en fonction du besoin. Jusque-là, j’arrive à m’organiser et tirer mon épingle du jeu...

Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées ?

Comme je vous l’ai dit, la plus grosse difficulté a été ce cambriolage qui a créé aussi un grand choc émotionnel de voir le fruit de plusieurs années de labeurs partir comme ça. Il y a eu des larmes, des moments de découragements. Ce n’était pas évident de repartir.

Et comment vous les avez surmontées ?

Voir tous ceux qui font Case Kamite ; couturiers, artisans et autres personnels si abattus m’a insufflé une telle énergie à gagner le pari de la réouverture. Ce sont des personnes qui y ont cru, avec qui nous avons instauré une telle harmonie dans le travail ...des personnes dont les familles vivent de leur travail. Je ne pouvais pas simplement abandonner. Je ne suis pas de nature à baisser les bras même quand la douleur est lancinante. De plus, le choc du cambriolage m’a causé une sorte de douleur qui m’a conduit à l’hôpital car j’étais à environ 5 mois de grossesse. Cette menace sur mon bébé m’a obligée à me concentrer sur mon désir de ne pas perdre ma grossesse et donc d’assumer la douleur du cambriolage avec philosophie.Voici un peu comment j’ai traversé cette période.

Quels sont les canaux de communication que vous utilisez pour faire la promotion de vos articles ?

Actuellement, notre communication est essentiellement digitale. Nous concevons des campagnes digitales. De façon moins fréquente, nous initions de petits événements qui font parler de la boutique, des sessions d’échanges sur des thèmes entrepreneurials, des soirées type vente éclair....

Combien de personnes employez-vous ?

Une quinzaine.

Le personnel est payé à combien ?

Chacun selon sa charge et son emploi. La question du salaire est une question entre la maison et chaque membre du personnel qui eux à leur niveau sont libres de pouvoir dire combien ils sont payés.

Vos ambitions ?

C’est de voir grandir Case Kamite. Ce serait réussir à mettre en œuvre toute notre palette de prestations. Optimiser les ventes à l’étranger qui restent difficiles. Malgré les nombreuses demandes, nous ne sommes pas arrivés à développer un bon moyen sûr et compétitif de livraison. Nos ambitions pour cette année seraient d’arriver à organiser un défilé afin de booster nos activités. A long terme, ce serait de pouvoir expédier n’importe où à des prix compétitifs mais aussi de pouvoir grandir et nous étendre.

Un mot à l’endroit des jeunes qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat
C’est de choisir un secteur qu’ils aiment, qui les passionne, pas seulement parce que des experts le disent rentable. Sans passion, il est difficile de surmonter des difficultés lorsqu’on n’aime pas ce que l’on fait. Cela devrait être l’un des grands motifs de l’entrepreneuriat.

Interview réalisée par Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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