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Burkina/Education : « Depuis sa création, Ladies Stand Up a pu scolariser plus de 250 enfants orphelins et vulnérables », Lidwine Ouattara

lundi 3 juin 2024

L’association Ladies Stand up est un regroupement de jeunes filles et femmes avec pour principal but la promotion et la valorisation des droits des femmes et jeunes filles du Burkina Faso, particulièrement des jeunes filles défavorisées. Le nom Ladies Stand up qui signifie en français jeune femme lève-toi a été choisi car l’association ambitionne de bâtir des jeunes filles qui ont du leadership afin de développer le Burkina. Ladies Stand up a comme domaines d’intervention le renforcement des capacités, la formation, la sensibilisation, la promotion de l’entrepreneuriat, les droits humains, la santé sexuelle et reproductive, le leadership, l’éducation. Lidwine Ouattara, juriste de formation et secrétaire générale de l’association Ladies Stand Up était le mercredi 29 mai 2024 dans les locaux de Lefaso TV pour nous en dire plus sur l’association.

Lefaso.net : Depuis combien de temps votre association opère-t-elle à Bobo-Dioulasso ?

Lidwine Ouattara : Créée depuis 2018 par Syntiche Guébré, notre association opère chaque année par notre contribution à la scolarisation de près de cent filles par an. A nos débuts, nous n’atteignions pas ce nombre mais depuis 2020, nous avons commencé à prendre en charge 100 fillettes en les dotant de kits scolaires au début de chaque rentrée scolaire.

Quels sont les principaux objectifs de votre association ?

Notre aspiration est de combler le besoin de scolarisation de notre cible principale à savoir les jeunes filles défavorisées, orphelines et en difficultés. Ainsi, notre objectif est d’être des canaux par lesquels plusieurs jeunes filles en situation défavorisée financièrement peuvent espérer poursuivre leurs études comme toutes les autres filles de leurs générations. Pour ce faire, nos objectifs spécifiques sont déclinés comme promouvoir la scolarisation des jeunes filles ; contribuer à la promotion des droits des femmes et des jeunes filles, contribuer à la formation professionnelle et à l’insertion socioprofessionnelle des femmes et des jeunes filles en situation difficile ; favoriser des rencontres B2B et d’échanges d’informations entre elles et les femmes d’affaires du Burkina Faso et d’ailleurs ; créer une plateforme d’expression des femmes d’affaires et de promotion de leurs produits et services ; puis informer régulièrement les femmes et jeunes filles sur les opportunités d’affaires et de formation au niveau national et international.

Quelles sont donc les principales activités que vous organisez pour atteindre vos objectifs ?

Tout d’abord, nous avons le programme « Toutes à l’école », une initiative organisée chaque année et qui vise à permettre la scolarisation de petites filles orphelines et enfants vulnérables de la région des Hauts-Bassins d’une manière générale, et plus spécifiquement de la ville de Bobo-Dioulasso. Ce projet est né du constat que dans les familles en situation difficile, le choix est le plus souvent fait pour la scolarisation du petit garçon au détriment de celle de la petite fille et ce pour diverses raisons. C’est donc pour apporter notre contribution à la réduction de cette inégalité, que ce projet a vu le jour en 2017. Il se déroule annuellement à chaque rentrée scolaire, afin de permettre à ces enfants d’aller sereinement à l’école.

A travers ce programme, nous favorisons l’inscription au primaire des filles orphelines et vulnérables ainsi que leur maintien à l’école. Ainsi, nous recensons et inscrivons les filles en âge d’être scolarisées au CP1 et les accompagnons jusqu’au CM2. Nous prenons en charge les frais liés à la scolarisation, notamment les fournitures, les sacs, et les frais APE. En 2023, ce programme était à sa sixième édition.

Au-delà de l’octroi de kits scolaires aux enfants à travers le programme « Toutes à l’école », nous avons mis en place un programme d’accompagnement et de suivi à travers l’organisation d’activités d’éveil, éducatives, ludiques et récréatives. Que sont l’organisation d’un arbre de Noël chaque fin d’année à leur profit, d’ateliers de lecture, de teinture, de peinture, de perlage, de cuisine, de dessin, de danse et de théâtre.

A travers ce programme d’accompagnement, notre ambition est de donner à ces enfants des outils qui leur permettront de prendre leur destin en main et de devenir des leaders de demain.

Combien de jeunes filles bénéficient actuellement de vos services ?

Depuis sa création, Ladies Stand Up a pu scolariser plus de 250 enfants orphelins et vulnérables. En effet, en 2022 nous avons comptabilisé au total 150 jeunes filles orphelines et vulnérables qui ont été scolarisées par nos soins. Pour l’édition de 2023, nous avons octroyé 100 kits scolaires à 100 jeunes filles de la ville de Bobo-Dioulasso. Comme dit précédemment, en cours d’année scolaire et pendant les vacances, nous travaillons à maintenir les jeunes filles dans une dynamique d’apprentissage et de savoir-faire par les ateliers que nous organisons.

Quels sont les principaux succès que votre association a réalisé jusqu’à présent ?

Parmi les principaux succès, nous pouvons citer en premier lieu notre programme annuel « Toutes à l’école » ainsi que le programme d’accompagnement des jeunes filles au cours de l’année par l’organisation d’ateliers ludiques et instructives.

En second lieu, nous pouvons citer les trois caravanes de sensibilisation sur les violences basées sur le genre (VBG) qui se sont tenues les 16 mars, 21 mars et 07 avril 2023 dans trois établissements de la ville de Bobo-Dioulasso (le Lycée privé la Promotion, le Lycée Ouezzin Coulibaly-LOC, le Complexe Scolaire le Savoir) au cours desquelles, nous avons à travers notre programme « Connaître mes droits pour mieux les défendre », formé près de 600 jeunes filles grâce à l’accompagnement de l’ambassade des USA au Burkina.

Il y a ensuite les sessions de formation sur l’entrepreneuriat et l’éducation financière au profit d’une vingtaine de jeunes femmes et filles de la ville de Bobo Dioulasso que nous avons organisé en 2022.

En outre, des formations sur le leadership et le "personal branding" que nous avons organisés au profit d’une trentaine de jeunes filles en 2022. Enfin, il y a la collecte de vêtements que nous avons organisé en fin 2023 pour les jeunes femmes et filles déplacées internes de Bobo-Dioulasso.

Comment évaluez-vous l’impact de vos activités sur les jeunes filles que vous soutenez ?

Nous évaluons l’impact de nos activités à travers le suivi de nos accompagnements, des résultats des filles et des retours des personnes qui savent ce que nous faisons sur le terrain.

Quels sont les principaux défis auxquels votre association fait face ? Quels sont les besoins les plus urgents de votre association ?

Les bourses octroyées aux enfants sont financées essentiellement par les cotisations des membres de l’association, les bonnes volontés à travers les appels à dons. Donc, notre principal défi est le manque de ressources financières. Nous avons un grand programme que nous mettons en œuvre chaque année qui est le programme « Toutes à l’école », et de grandes ambitions que nous n’arrivons pas à mettre en œuvre actuellement tout simplement parce que nos ressources sont limitées. Malgré notre bonne foi et bonne volonté, nous ne pouvons faire que dans la limite de ce que nous avons.

Nos besoins urgents sont, entre autres, celui d’assurer au minimum 100 kits scolaires par an aux filles que nous accompagnons ainsi que le minimum pour le suivi de cet accompagnement à travers les activités instructives et ludiques que nous leur offrons, poursuivre l’accompagnement de nos pensionnaires au-delà de la classe de CM2 jusqu’en classe de Terminale. Nous avons aussi besoin d’un local pour pouvoir assurer une bonne gestion et formaliser nos interventions à travers une administration qui fonctionne permanemment. Par ailleurs, nous ambitionnons d’offrir plusieurs séances de formations, des kits alimentaires et scolaires à plusieurs jeunes filles défavorisées au-delà de la centaine que nous arrivons déjà à prendre en charge avec nos ressources limitées.

Quelles sont vos stratégies pour surmonter ces défis ?

Notre stratégie c’est que nous postulions aux appels à candidatures d’ONG afin d’espérer être comptées parmi les structures, les associations qu’elles accompagnent.

Mot de fin ?

Nous réitérons nos remerciements à lefaso.net pour cette belle initiative de nous donner une voix à travers cette tribune pour nous faire connaître. Nous en profitons pour lancer un appel à accompagnement, un appel à toute bonne volonté qui voudrait bien nous parrainer ou parrainer des jeunes filles par an ou chaque année, aux organisations nationales et internationales qui œuvrent dans le même domaine ou des domaines connexes pour tout partenariat gagnant-gagnant au bénéfice des filles orphelines et vulnérables du Burkina Faso, des Hauts-Bassins et de Bobo-Dioulasso à ne pas hésiter à entrer en contact avec nous.

Hanifa Koussoubé
Lefaso.net

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